Frank Barron, plus connu sous le nom de Cake Boy, nous ouvre les portes de son appartement en plein centre du Marais. Un lieu enchanteur où tout n’est que délicatesse et raffinement, où chaque objet semble trouver sa juste place, un lieu au charme d’antan comme on en voit rarement. Du choix de la vaisselle, aux élégantes moulures en passant par la véranda d’hiver qu’on découvre au détour d’un couloir, rien n’est laissé au hasard.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Frank Barron, je suis connu sous le nom de @cakeboyparis sur Instagram. J’ai commencé mon activité en réalisant des gâteaux américains pour des cafés parisiens, et aujourd’hui je fais des gâteaux et des tartes sur-mesure.
Votre histoire d'amour avec Paris commence à durer, qu'aimez-vous le plus ici ?
Le beurre ! Plus particulièrement le beurre salé. J’aime aussi la pâtisserie à la française et les beaux musées. Paris en regorge, et le musée Guimet est l’un de mes préférés.
Vous avez fait une école d'art, cela vous a-t-il aidé à construire votre univers créatif en pâtisserie ?
Je pense qu’étudier l’Histoire de l’Art c’est essentiellement étudier le beau, donc il y a une certaine appréciation esthétique dans tout ce que vous faites. Vous pouvez en effet l’appliquer aux gâteaux, à leur décoration et à la pâtisserie en général. Vous pensez toujours à ce que ça va donner à la fin, au résultat esthétique de votre création. Donc oui, je pense que mes études ont influencé ma façon de travailler aujourd’hui, et mon envie de rendre mes créations toujours plus belles.
Quelles sont pour vous les grandes différences entre la pâtisserie américaine et la pâtisserie française ?
C’est simple ! Les pâtisseries américaines sont beaucoup plus sucrées. La pâtisserie française est très raffinée et complexe. La pâtisserie américaine est en général plus facile à réaliser. Faire un banana bread ou un carrot cake par rapport à un Paris-Brest, c’est complètement différent ! Mais les deux sont aussi délicieux l’un que l’autre…
Vous avez remis la pâtisserie américaine au goût du jour, quelle est selon vous la clé de votre succès ?
Merci ! Je pense que c’est avant tout une question de timing. Quand j’ai commencé à faire mes gâteaux américains, on n’en trouvait finalement peu à Paris. Je voulais pouvoir déguster ces gâteaux qui me manquaient… et je n’en trouvais nulle part. J’ai le sentiment que mon travail a d’abord eu du succès auprès des expatriés à Paris, qui comme moi étaient nostalgiques des douceurs américaines ! C’est comme ça que ça a commencé pour moi.
« La pâtisserie française est très raffinée et complexe. »
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Frank Barron, ambassadeur de la pâtisserie américaine
Tout comme By Charlot, vous aimez proposer des personnalisations, comment procédez-vous ?
Parfois, on me fait des demandes bien spécifiques, comme des gâteaux garnis de fleurs comestibles ; tout le monde n’aime pas en manger, mais c’est une personnalisation que je peux faire. Et puis, surtout, beaucoup de personnes me commandent le gâteau d’anniversaire américain typique qui, encore une fois, est difficile à trouver à Paris. Des couches superposées, avec beaucoup de glaçage à la crème au beurre, puis les fameuses paillettes comestibles arc-en-ciel… j’en ai toujours une réserve secrète que ma famille m’envoie des États-Unis !
Vous avez imaginé une pâtisserie pour By Charlot inspirée de notre bougie l'Élégante, pouvez-vous nous en parler ?
J’ai été attiré par L’Élégante pour ses notes de fleur d’oranger, qui est l’un de mes parfums préférés, ainsi que pour ses notes de zeste d’agrume et de tonka, qui m’ont semblé délicieuses… J’ai imaginé un très beau gâteau aux agrumes avec un glaçage au mascarpone et un soupçon de fleur d’oranger pour rappeler la bougie. Le gâteau lui-même est réalisé avec de la bergamote qui est la note principale de l’Élégante. Ce sont pour moi ses notes prédominantes, et j’ai souhaité les mettre en avant dans ma création. Je suis content d’avoir la bougie à mes côtés. Parfois, quand on réalise un gâteau, les notes peuvent s'effacées. L’Élégante m’a permis de retrouver cette odeur, c’est chouette de l’avoir chez soi !
« J’ai été attiré par L’Élégante pour ses notes de fleur d’oranger, qui est l’un de mes parfums préférés. »
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Frank Barron, ambassadeur de la pâtisserie américaine
Tout comme nos bougies, vos créations éveillent les sens. La dimension olfactive en pâtisserie est-elle aussi décisive que le goût dans la réussite d'une recette ?
Je pense que lorsque vous cuisinez selon les saisons, cela joue sur l’aspect olfactif. Par exemple, en été, quand les fraises sont bien mûres, les fraises des bois ou les gariguettes par exemple, vous pouvez mieux les sentir et apprécier leur dimension olfactive. Lorsque vous faites un fraisier ou un shortcake aux fraises, vous allez pouvoir apprécier leur belle odeur fraîche. Pour moi c’est un élément important en pâtisserie, mais il arrive que les notes disparaissent à la cuisson avec certains fruits frais. À l’inverse, lorsque vous cuisinez le chocolat, il laisse un sillage qui ne passe pas inaperçu dans toute la maison…
C’est l’un de mes gâteaux préférés, un simple gâteau au chocolat et c’est toute l’odeur qui se répand partout, comme si vous allumiez une bougie au chocolat. C’est incroyable !
Sur les photos, vos créations sont entourées de plantes ou de fleurs. C'est important pour vous de lier végétal et culinaire ?
Absolument ! Je pense que c’est toujours un plus lorsque vous ajoutez des fleurs comestibles à un gâteau. Les sens sont exacerbés : la vue avec la beauté d’une fleur, associée au goût puisque vous pouvez la manger… Je trouve que cela ajoute quelque chose de beau et de mystérieux à la pâtisserie lorsque vous essayez d’y incorporer la nature. Parfois, j’aime faire de la pâtisserie avec du thé, qui provient des magnifiques théiers… C’est mon ingrédient favori.
Vous cuisinez chez vous, comment avez-vous organisé votre appartement pour pouvoir y travailler ?
Comment est-ce que je m’organise ? Je fais avec, je trouve des solutions… parce que ma cuisine est petite comme dans la majorité des appartements parisiens ! Je fais la plupart de mes décorations et de mes pâtisseries dans la salle à manger, mais le fait d’avoir cette grande table en marbre devant laquelle nous sommes assis est très utile. Je peux m’y étaler, chose que je ne pourrais pas faire dans ma cuisine ! C’est super quand j’anime mes ateliers, nous sommes tous autour de la table et nous avons beaucoup d’espace pour faire les décorations, je peux faire mes tutoriels de glaçage facilement, présenter les beaux produits que nous allons utiliser… Des fruits frais, des poires ou des prunes en automne… Je me suis organisé autour de tout ça en fin de compte, mais c'est vrai que je ne dirais pas non à un peu plus d’espace dans la cuisine !
« Je trouve que cela ajoute quelque chose de beau et de mystérieux à la pâtisserie lorsque vous essayez d’y incorporer la nature. »
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Frank Barron, ambassadeur de la pâtisserie américaine
La décoration de vos gâteaux, c'est important pour vous ?
C’est certainement la chose la plus importante pour moi. Lorsque je réfléchis au concept d’un nouveau gâteau ou d’une nouvelle idée, je commence toujours par penser à l’apparence que je veux lui donner. Et parce que j’aime cuisiner en fonction des saisons, je pense à l’esthétique de ce que je vais faire et comment je peux mettre ma création en valeur. Si c’est l’hiver par exemple, j’aime mettre des châtaignes, ou quelque chose de tout aussi beau. Évidemment, le goût est très important… Mais un peu de beau, ça ne fait jamais de mal !
« J'aime mettre des plantes dans mon intérieur. En vivant dans le Marais, je n’ai que peu d’accès à la nature et c’est important d’apporter un peu de verdure dans ma maison. »
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Frank Barron, ambassadeur de la pâtisserie américaine
Comment amenez-vous la nature dans un intérieur urbain ?
J'aime mettre des plantes dans mon intérieur. En vivant dans le Marais, je n’ai que peu d’accès à la nature et c’est important d’apporter un peu de verdure dans ma maison. Notamment avec des petites plantes dans ma cuisine. Je n’ai pas la main verte, malheureusement, c’est difficile de l’avoir, mais j’ai la chance d’avoir un balcon, j’essaie d’y disposer des plantes qui ne peuvent pas mourir… Comme du lierre, pour que je puisse en profiter. Ça change réellement l’humeur d’avoir cette vue quotidienne, du vert, du naturel.
Comment avez-vous choisi les plantes dans votre appartement?
Je les ai choisies selon une passion très amusante, enfin je suppose que ce n’est pas si drôle mais je suis passionné par l’Asie du Sud-Est et plus particulièrement par Bali, l’île des dieux. C’est l’un de mes endroits préférés au monde. Je pense qu’avant, lorsque je choisissais des plantes, je voulais qu’elles aient une allure tropicale, quelque chose qui me rappelle la jungle ou Bali. J’essayais de recréer cet univers chez moi. Une grande partie de la déco de mon appartement vient de Thaïlande, du Cambodge, de mes voyages à Bali… Donc j’ai essayé de faire correspondre mes plantes avec le style des objets de ma maison.
Êtes-vous sensible à la couleur du pot, à la forme de la plante ou de sa couleur ?
Quand je cherche un pot pour une plante ou pour une bougie, je suis attiré par des couleurs naturelles, qui vont apporter de l’éclat et de la brillance à la pièce. J’aime aussi le doré, le noir graphique, les matières minérales qui rappellent la pierre… Voilà les couleurs qui m’attirent !